Aperçu

En tant que l'un des secteurs économiques les plus importants en Éthiopie, l'élevage laitier contribue aux moyens de subsistance de 1,7 million d'éleveurs et d'agriculteurs. La consommation annuelle de lait dans le pays est d'environ 19 litres par habitant, mais l'urbanisation augmente la demande nationale de produits laitiers. Par exemple, la consommation de lait à Addis-Abeba était d'environ 52 litres par habitant en 2014.  Les différences de race et de gestion font que les performances en matière de rendement laitier varient considérablement d'un système de production laitière à l'autre en Éthiopie. La production quotidienne de lait peut varier de 1,5 litre par vache dans les systèmes pastoraux et agropastoraux à 20 litres par vache dans les systèmes commerciaux de taille moyenne. La faible productivité des animaux laitiers et le manque de génotypes à haut rendement dans le pays entraînent une insuffisance de l'offre de produits laitiers par rapport à la demande. Cela accroît la dépendance de l'Éthiopie à l'égard des importations. Entre 2011 et 2013, le pays a dépensé environ 11 à 15 millions USD en devises pour importer du lait et des produits laitiers. Dans les systèmes pastoraux et agropastoraux d'Éthiopie, les ventes de viande et de fumier représentent ensemble 70pourcent du revenu total de l'exploitation, tandis que le lait fournit le reste. L'analyse de la FAO montre que si l'Éthiopie adopte des mesures d'atténuation pour réduire les émissions de méthane et améliorer la productivité, la production laitière contribuera à 56pourcent des revenus agricoles.

 

Émissions de gaz à effet de serre de référence

L'analyse des émissions de gaz à effet de serre des systèmes de production laitière éthiopiens réalisée en 2013 a révélé que ces systèmes étaient responsables d'environ 116,3 millions de tonnes d'équivalent dioxyde de carbone (éq. CO2) d'émissions de gaz à effet de serre, le méthane entérique représentant environ 87 pour cent du total. Au niveau national, l'intensité moyenne des émissions était en moyenne de 24,5 kg d'équivalent CO2 par kilogramme de lait corrigé en matières grasses et en protéines (FPCM). Les intensités d'émission moyennes étaient les suivantes :

• 45 kg d’éq. CO2/kg de FPCM pour les systèmes mixtes agriculture-élevage
  
• 20 kg d’éq. CO2/kg de FPCM pour les systèmes pastoraux et agropastoraux
  
• 9 kg d’éq. CO2/kg de FPCM pour les systèmes commerciaux de petite taille
  
• 4 kg d’éq. CO2/kg de FPCM pour les systèmes commerciaux de taille moyenne
  

Interventions d'atténuation

La combinaison de pratiques liées à l'utilisation de légumineuses arbustives, de résidus de culture traités à l'urée, de la lutte contre la trypanosomose et de l'insémination artificielle permettrait d'augmenter la production laitière de l'Éthiopie de 62 à 225pourcent et de réduire l'intensité des émissions de méthane entérique jusqu'à 68pourcent sur l'ensemble des systèmes de production. L'étude suggère que, prises individuellement, ces interventions ont le potentiel d'augmenter la production laitière de l'Éthiopie de 10pourcent (supplémentation en légumineuses arbustives) à 181pourcent (insémination artificielle) et de réduire l'intensité des émissions de 24pourcent (utilisation de blocs multinutritionnels à base d'urée et de mélasse) à plus de 62pourcent (insémination artificielle). Elles peuvent également accroître le revenu global de l'exploitation et, en particulier, la contribution des ventes de lait au profil de revenu total.