À la fin de l'année 2001, l'Afghanistan, de tous les pays du monde, se trouve dans la situation la plus grave. Il fait face à une crise alimentaire qui menace de dégénérer en famine. Quelque 7,5 millions d'Afghans ont un besoin urgent d'une aide alimentaire et la situation pourrait même empirer l'année prochaine si les agriculteurs déplacés ne regagnent pas leurs exploitations à temps pour semer le blé, principal aliment de base, avant la fin de la saison en cours.
Beaucoup d'autres pays connaissent également de graves pénuries et ont besoin d'assistance. En Asie, la République populaire démocratique de Corée enregistre un déficit vivrier de plus d'un million de tonnes, ce qui rendra l'aide alimentaire indispensable jusqu'en octobre 2002 malgré une meilleure récolte cette année. La Mongolie a encore besoin d'une aide, après plusieurs hivers très rudes qui ont causé la perte d'un grand nombre de têtes de bétail et fortement accru l'ins�curit� alimentaire parmi les éleveurs nomades. Au Cambodge, en Chine, en Inde, au Pakistan, au Tadjikistan, au Viet Nam et à Sri Lanka, sécheresse, inondations accompagnant la mousson, cyclones et typhons ont compromis la subsistance de centaines de milliers de personnes; elles ont maintenant besoin de l'aide de leurs gouvernements ou de donateurs étrangers. Toutefois, au niveau national, la sécurité alimentaire n'est pas sérieusement menacée dans ces pays. Par ailleurs, dans les pays asiatiques de la CEI, plus de deux millions de personnes ont besoin d'une aide alimentaire à la suite d'une longue et grave sécheresse qui a touché en particulier le Tadjikistan et l'Ouzbékistan.
Au Proche-Orient, la sécheresse qui sévit depuis trois ans a eu de graves répercussions sur les récoltes et les productions animales, rendant un grand nombre de petits exploitants ou éleveurs de Jordanie, d'Iraq, de la R�publique islamique d'Iran et de Syrie dépendants de l'aide alimentaire. La situation en Cisjordanie et dans la bande de Gaza est également préoccupante.
En Afrique de l'Est, les perspectives de récolte sont assez bonnes et les approvisionnements alimentaires sont dans l'ensemble plus sûrs qu'à pareille date l'année dernière. La Somalie fait cependant exception; la sécheresse a réduit la récolte et la situation se détériore rapidement. Des sécheresses localisées ont également frappé l'est et le sud de l'Éthiopie ainsi que le nord et l'est du Kenya, toutes des zones pastorales où les précipitations sont insuffisantes depuis trois ans, compromettant les moyens d'existence des populations et leur capacité à résister à de nouvelles épreuves. En Afrique centrale, l'ins�curit� et les déplacements de population dans la République démocratique du Congo continuent de rendre les approvisionnements précaires et cela même si les conditions de culture sont favorables. C'est également le cas de l'Angola, pays voisin en Afrique australe. Ailleurs dans la sous-région, de sérieux déficits vivriers apparaissent maintenant au Malawi, au Mozambique, en Zambie et au Zimbabwe, principalement en raison du mauvais temps qui a gêné la dernière campagne agricole. En Afrique de l'Ouest, les perspectives sont encourageantes dans l'ensemble, sauf en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone où, à cause des troubles intérieurs, courants ou passés, l'aide alimentaire est encore requise.
En Europe, on signale dans les Balkans un redressement marqué des rendements dans l'agriculture et l'élevage, particulièrement dans la République yougoslave de Serbie.
En Amérique latine, la production vivrière s'annonce bonne en dépit des dégâts causés par les ouragans "Iris" et "Michelle" en Amérique centrale et dans les Caraïbes, et par les inondations localisées qui ont frappé certains pays d'Amérique du Sud.
En Afrique de l'Est, bien que des précipitations abondantes durant les mois d'été aient amélioré les perspectives générales pour les céréales en 2001, la plupart des zones pastorales, notamment en Somalie, au Kenya et en Éthiopie, ont manqué de pluie pendant plusieurs saisons consécutives; les pénuries alimentaires graves persistent donc et poussent des milliers de personnes sur les routes à la recherche d'eau et de nourriture. Les conflits intérieurs continuent aussi par endroits d'entraver la production et la distribution des aliments. En Somalie, où des averses ont récemment atténué les pénuries d'eau dans certaines régions, 800 000 personnes risquent néanmoins d'avoir beaucoup de mal à se nourrir en raison des mauvais rendements de la campagne principale 2001. Malgré le succès des deux campagnes précédentes, le pays se remet lentement des nombreuses sécheresses qui sévissent depuis quelques années, les répercussions à long terme de cette insécurité persistante ayant rendu les ménages particulièrement sensibles aux chocs. En Érythrée, de généreuses précipitations depuis juin ont amélioré les perspectives pour la campagne principale. Toutefois, le nombre de personnes déplacées encore tributaires de l'aide alimentaire d'urgence reste élevé. Pour ce qui est du Kenya, les approvisionnements s'y sont en général grandement améliorés grâce à de bonnes précipitations dans les grandes régions céréalières, mais une chute marquée des prix du maïs a eu un impact négatif sur le revenu des agriculteurs. Dans le nord et l'est du pays, l'espoir qu'avaient les cultivateurs de se relever de la dernière terrible sécheresse est encore déçu. En effet, le temps sec persiste et les prévisions du temps pour les prochains mois sont défavorables. En Éthiopie, les précipitations abondantes observées dans les principales zones agricoles, venues à la suite d'une bonne récolte "belg" des courtes pluies, ont beaucoup amélioré la situation des approvisionnements. On signale toutefois, dans les zones pastorales du sud-est touchées par une sécheresse persistante, des pénuries alimentaires graves ainsi que des mouvements non saisonniers de population et de bétail. Au Soudan, où des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées par les inondations, les perspectives concernant les cultures sont meilleures. Des missions FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires se trouvent actuellement au Soudan et en Éthiopie, et devraient faire rapport à la mi-décembre. En Tanzanie et en Ouganda, la situation alimentaire est assez bonne grâce à de bonnes récoltes et à l'amélioration des pâturages. Les difficultés persistent cependant par endroits, engendrées par les conditions de sécheresse et/ou l'ins�curit�.
Au Rwanda et au Burundi, à la faveur de pluies abondantes en septembre et octobre, les semis et l'implantation des cultures de la campagne A de 2002 ont été effectués, le début de la récolte étant prévu en janvier. Malgré quelques inondations et pertes localisées, les premières prévisions de rendement sont favorables. Le Burundi, pour sa part, continue de faire face à une situation difficile; 432 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays ont besoin d'une aide alimentaire.
En Afrique australe, les cultures de la campagne principale 2002 ont débuté sous un climat assez favorable. Des précipitations normales ou supérieures à la normale en septembre et octobre dans la plupart des pays ont permis d'effectuer les semis des céréales secondaires, dont la récolte commencera en avril, et ont favorisé la bonne implantation des cultures hâtives. La récolte de la campagne 2001 de blé avance bien. D'après des estimations préliminaires, la production de blé devrait atteindre 2,7 millions de tonnes, principalement en raison de l'expansion des emblavures depuis l'année dernière.
La situation alimentaire est très tendue dans la sous-région, où l'on signale des pénuries localisées même dans des pays qui ont accru leur production céréalière cette année. Les gouvernements du Zimbabwe, du Malawi et de la Zambie, pays où les prix du maïs accusent une forte hausse mais où les livraisons sont à la traîne, ont annoncé qu'ils importeraient du maïs d'Afrique du Sud. Les stocks commençant à s'épuiser, il est devenu urgent d'accélérer les importations de vivres pour prévenir des pénuries graves dans les mois à venir. On signale également des pénuries alimentaires dans certaines zones du Mozambique où, malgré une production satisfaisante cette année, quelque 100 000 habitants des provinces du sud touchées par la sécheresse auront besoin d'une assistance alimentaire. En Angola, c'est 1,34 million de personnes vulnérables ou déplacées à l'intérieur du pays qu'il faut secourir, mais les organismes d'aide manquent de ressources et n'arrivent pas à toutes les rejoindre. Au Botswana, au Lesotho, en Namibie et au Swaziland, la production céréalière a été médiocre et beaucoup de familles auront probablement du mal à se nourrir. À Madagascar en revanche, la situation s'est améliorée grâce à une récolte de riz exceptionnelle et à d'importants stocks de report.
En Afrique du Nord, on a entamé les travaux de préparation du sol pour les cultures d'hiver de 2001, les récoltes étant prévues au printemps/été 2002. La production totale de blé pour l'année 2001 est estimée à 12,9 millions de tonnes, bien au-dessus des 9,9 millions de tonnes enregistrées l'année dernière quand la récolte avait été réduite par la sécheresse, et un peu au-dessus de la moyenne des cinq dernières années, soit 12,5 millions de tonnes. On rapporte une hausse de la production de blé en Algérie, au Maroc et en Tunisie. En Égypte, les rendements dépassent un peu la moyenne et sont de 5 pour cent inférieurs au niveau record de 2000. Enfin, on signale dans presque tous les pays une augmentation importante par rapport à l'année dernière de la production de céréales secondaires, principalement l'orge.
En Afrique de l'Ouest, les perspectives de récolte sont favorables pour le Sahel et inégales pour les pays qui bordent le golfe de Guinée. Au Sahel, la récolte des céréales secondaires est bien entamée. Vu les bonnes conditions de croissance, on prévoit, dans les principaux pays producteurs de la région, des rendements supérieurs à la moyenne et même exceptionnels. Des missions conjointes FAO/CILSS d'évaluation des récoltes, qui ont visité durant les deux dernières semaines d'octobre les neuf pays du Sahel membres du CILSS, ont estimé la production céréalière totale à 11,7 millions de tonnes pour 2001; elle serait donc en forte hausse par rapport à 2000 et au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. On attend des récoltes exceptionnelles au Burkina Faso et en Gambie, et supérieures à la moyenne au Tchad, au Mali, au Niger et au Sénégal. En revanche, les rendements au Cap-Vert, en Mauritanie et en Guinée-Bissau devraient être moins élevés que l'année dernière. Les pâturages sont abondants dans toutes les zones pastorales, mais ils sont maintenant en train de se dessécher.
Les perspectives de récolte sont moins favorables dans les pays riverains du golfe de Guinée en raison de précipitations inférieures à la normale durant les mois de septembre et octobre. En Sierra Leone et au Libéria, le retour à une situation relativement calme est de bon augure pour les récoltes. En Guinée, les combats ont perturbé les activités agricoles et les programmes de secours, entraînant aussi des déplacements de population.
En Afrique centrale, les perspectives de récolte sont généralement favorables en République centrafricaine et au Cameroun, tandis que la production vivrière se redresse peu à peu en République du Congo. En République démocratique du Congo, la situation alimentaire de plus de 2,5 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays est très préoccupante; en raison de l'ins�curit� persistante, il est en effet difficile de leur venir en aide.
Des opérations de secours sont en marche dans le sud du Cambodge où des inondations ont frappé plusieurs provinces. Les semis de paddy de la saison des pluies, notamment, ont été sérieusement endommagés par les fortes inondations du mois d'août. Néanmoins, les perspectives de récolte demeurent bonnes pour l'ensemble du pays.
En Chine, la réduction de la superficie des cultures, provoquée par un temps défavorable et par la chute des prix, mettra la récolte de riz à son plus bas niveau depuis sept ans. En Inde, le cyclone qui a frappé en octobre le sud-est de l'Andrah Pradesh a fait de nombreux morts. En dépit de pluies de mousson insuffisantes dans les États du sud, les perspectives demeurent généralement bonnes pour la saison 2001/02 grâce à des précipitations supérieures à la normale dans le reste du pays. En République populaire démocratique de Corée, les pluies torrentielles qui se sont abattues sur les provinces de l'est au début d'octobre ont fait plus de cent victimes (la plupart dans la province de Kangwon, la plus durement touchée) et laissé des milliers de personnes sans abri. Selon les rapports, les cultures de paddy et les infrastructures ont subi de graves dégâts. Une récente mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires signale que malgré l'important redressement réalisé cette année, la production intérieure ne suffira pas à répondre aux besoins vitaux. Les besoins d'importation en céréales pour 2001/02 (nov. à oct.) sont estimés à 1,47 million de tonnes. En Mongolie, plusieurs années de temps rigoureux ont entraîné un ralentissement progressif dans la production céréalière et l'élevage. Chaleur excessive et pluies médiocres durant l'été ont touché presque toutes les zones, et le pays se prépare maintenant à affronter un autre hiver rigoureux. Le Pakistan présente des perspectives de récolte satisfaisantes pour le blé; par ailleurs, il fait face à un nouvel afflux de réfugiés causé par la crise sévissant en Afghanistan.
À Sri Lanka, la persistance de la sécheresse dans les sept districts du sud frappe plus d'un million de personnes. Dans les zones les plus durement touchées de trois districts, on signale la perte presque complète des récoltes, et plus de 300 000 personnes pratiquant l'agriculture de subsistance ont un urgent besoin d'aide. La récolte du riz Maha qui pousse actuellement devrait être satisfaisante et celle du paddy, moyenne. Au Viet Nam, le mauvais temps persiste; le typhon Lingling, le plus terrible depuis 15 ans, a fait beaucoup de victimes et endommagé les infrastructures, principalement dans les provinces de Phu Yen et de Quang Ngai. Par ailleurs, les inondations survenues dans le delta du Mekong à la fin du mois d'octobre ont touché quelque 1,3 million de personnes dans les neuf provinces centrales, causant de gros dommages aux habitations et aux cultures. Le gouvernement a lancé un appel urgent à l'aide internationale pour secourir les collectivités en détresse.
Au Proche-Orient, la crise alimentaire qu'affronte l'Afghanistan est un défi que doit relever la communauté internationale. Même avant les attentats du 11 septembre, le pays faisait face à des pénuries graves après trois années consécutives de sécheresse et les troubles intérieurs étaient source de difficultés économiques grandissantes. Non seulement la plus grande partie de la population a-t-elle besoin d'une assistance rapide, mais 7,5 millions de personnes, les plus vulnérables, sont menacées de famine. De nouvelles vagues de déplacements sont signalées depuis plusieurs mois si bien que les PDI et les réfugiés, en nombre sans cesse croissant, sont désormais exposés à la plus extrême misère. Dans la R�publique islamique d'Iran, une sécheresse prolongée a entraîné de graves pénuries d'eau et dévasté autant les cultures que les troupeaux. Même si le temps sec cette année a affecté un nombre moindre de régions, ses effets sur les approvisionnements alimentaires et sur les moyens de subsistance dans certaines collectivités ont été beaucoup plus pénibles. En Iraq et en Jordanie, plusieurs années de sécheresse consécutives ont beaucoup nui aux cultures et à l'élevage, rendant des milliers d'éleveurs dépendants de l'assistance. D'une manière générale, les perspectives sont moroses pour les éleveurs de la région, car la pénurie d'eau et de fourrage a fait grimper le taux de mortalité des bêtes. Cela aura de graves répercussions dans les pays où l'élevage et les produits de l'élevage constituent un volet d'exportation important et/ou fournissent des moyens de subsistance à de vastes couches de population. La situation alimentaire en Cisjordanie et dans la bande de Gaza est, par ailleurs, très préoccupante.
Dans tous les pays asiatiques de la CEI sauf au Kazakhstan, les approvisionnements alimentaires demeurent très précaires et plus de 2 millions de personnes ont un urgent besoin d'aide. Les pays les plus à risque sont le Tadjikistan et l'Ouzbékistan, où la production vivrière n'atteint plus que le tiers du niveau moyen déjà médiocre des cinq dernières années. Une grave sécheresse et des pénuries d'eau sévissent dans la région depuis près de trois ans. La sécurité alimentaire des habitants est en outre sérieusement compromise par un déclin économique continu et des services publics qui ne cessent de se détériorer. Enfin, le nombre de têtes de bétail diminue à un rythme alarmant à cause du manque de pâturages et de cultures fourragères.
En Amérique centrale et dans les Caraïbes, les perspectives de récolte sont favorables pour les campagnes en cours. L'Amérique centrale a connu une mauvaise campagne principale en raison du temps sec qui a prévalu durant les premiers stades de la croissance, mais les récoltes secondaires ont bénéficié de pluies abondantes en septembre et octobre. Au début d'octobre, l'ouragan «Iris» a frappé le sud du Belize, et, moins violemment, quelques départements du Guatemala. De son côté, l'ouragan «Michelle» s'est manifesté d'abord comme une tempête tropicale, endommageant les cultures de base au Honduras et au Nicaragua et forçant l'évacuation de milliers de personnes. «Michelle» s'est ensuite déplacé vers le nord: renforcé par la traversée de la mer des Caraïbes, il était de catégorie 4 en atteignant Cuba le 4 novembre et de catégorie 1 sur sa route vers les Bahamas. À Cuba, «Michelle» a touché principalement l'Isla de la Juventud mais également les provinces de la Havane, de Matanzas et de Pinar del Río. On ne sait rien encore des dommages qu'il a causés au secteur agricole.
En Amérique du Sud, la récolte des céréales d'hiver et les semis des céréales secondaires de la campagne principale sont en cours. Dans le MERCOSUR (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay), la persistance de pluies abondantes durant septembre et octobre a entraîné des inondations localisées qui ont déclenché des maladies fongiques dans les cultures de blé en voie de maturation. Néanmoins, la production totale de blé dans le MERCOSUR et au Chili devrait dépasser d'environ 18 pour cent celle de l'année dernière grâce à une augmentation des emblavures et à des conditions hivernales favorables à la croissance. Les fortes précipitations ont par ailleurs retardé les semis de maïs de la campagne 2002 et l'on prévoit que les superficies ensemencées décroîtront de 10 pour cent par rapport aux 16 millions d'hectares plantés en 2001. Dans les pays andins, on a commencé les semis de la campagne principale et la situation des cultures dans son ensemble paraît normale. Après un hiver plutôt sec, la production de céréales secondaires a été inférieure à la moyenne en Équateur et en Colombie.
La production totale de céréales pour 2001 s'élève à quelque 203 millions de tonnes dans la CE, en recul de 6 pour cent par rapport à l'année dernière et environ 3 pour cent sous la moyenne des cinq dernières années. L'essentiel de la baisse est attribuable au blé dont le volume, estimé à 91,5 millions de tonnes, est inférieur d'environ 13 pour cent à celui de 2000 et sous la moyenne. Les conditions météorologiques automnales ont été généralement bonnes pour les semis d'hiver dans l'ensemble de la Communauté.
La production céréalière dans les pays européens de la CEI, en chute durant la dernière décennie, a connu un redressement notable. En Fédération de Russie, elle est évaluée à quelque 82 millions de tonnes alors que la moyenne des six dernières années s'établit à 70 millions. En Ukraine, le rendement est passé de 23 millions de tonnes en 2000 à 36 millions en 2001. La région sera en mesure d'exporter de forts volumes dans le reste de la CEI et ailleurs. Le mauvais temps et la pénurie d'intrants agricoles en Ukraine, au Bélarus et dans certaines parties de la Russie pourraient compromettre la réussite des programmes de cultures d'hiver. Quant au sous-secteur de l'élevage, il se rétablit à un rythme satisfaisant; l'industrie de la volaille, notamment, affiche un redressement rapide en Russie.
Dans les Balkans, la tendance s'est inversée et l'on constate une reprise appréciable du rendement céréalier. Les progrès sont particulièrement manifestes dans la République yougoslave de Serbie, où la production a plus que doublé pour atteindre 8,8 millions de tonnes contre 5,2 millions de tonnes un an plus tôt - cela en dépit des fortes pluies, des inondations et de la grêle qui, au cours du printemps et de l'été, ont détruit de grandes surfaces cultivées en Serbie, en Bosnie-Herzégovine et dans certaines zones de la Republika Srbska.
Dans les pays baltes, le secteur agricole est en progrès - surtout l'élevage et les produits maraîchers transformés - après les difficultés économiques et les secousses qu'ont entraînées dans la région les nouveaux arrangements socioéconomiques.
En Amérique du Nord, d'après les plus récentes estimations officielles, la production de blé devrait chuter à 53,3 millions de tonnes aux États-Unis, soit 12 pour cent de moins qu'en 2000, et celle des céréales secondaires s'établir à 264 millions de tonnes, en baisse d'environ 4 pour cent. Les semis de blé d'hiver pour la moisson de 2002 ont été effectués dans les délais normaux et sont pratiquement achevés, mais le développement des cultures à la mi-novembre est inférieur à la moyenne en raison du temps sec qui a régné dans bien des régions. Les cultures manquent de l'humidité nécessaire pour bien croître et résister aux mois de dormance. Au Canada, la production de céréales a fortement reculé en 2001 à cause du mauvais temps. Le volume de blé y est estimé officiellement à 20,7 millions de tonnes, soit 23 pour cent de moins que l'année précédente, tandis que les céréales secondaires devraient totaliser 22,5 millions de tonnes, en recul de 8 pour cent par rapport à l'an 2000. Dans les deux cas, on est loin de la moyenne des cinq dernières années.
En Océanie, la récolte s'amorce en Australie avec des perspectives plutôt favorables en ce qui concerne le blé et les céréales secondaires. D'après les toutes dernières prévisions de la FAO, la production totale de céréales devrait atteindre environ 32 millions de tonnes en 2001, en gros le même volume qu'en 2000 et un peu moins que la moyenne des cinq dernières années. De ce total le blé pourrait représenter environ 20 millions de tonnes. Dans les îles Cook, le temps anormalement sec des derniers mois a fait pression sur les récoltes.